À 25 ans, Pierre reprend la ferme familiale avec enthousiasme. Il s'est formé à l'agriculture au Wyoming et a des rêves plein la tête. Il investit, agrandit la ferme. Les agriculteurs de la région le jalousent et pensent qu'il a la folie des grandeurs. Les dettes s'accumulent et Pierre est incapable de remettre son exploitation sur pied malgré un travail acharné. Son fils voudrait diriger la ferme un jour, mais Pierre sait que il aura bien du mal à redresser la barre. Débute alors une longue descente aux enfers pour ce père de deux enfants, en dépit du soutien de sa femme Claire et de sa famille...
Premier rôle : Guillaume Canet
Premier rôle : Veerle Baetens
Second rôle : Anthony Bajon
Second rôle : Rufus
Second rôle : Yona Kervern
Second rôle : Samir Guesmi
Réalisation : Edouard Bergeon
Scénario : Edouard Bergeon
Scénario : Emmanuel Courcol
Scénario : Bruno Ulmer
Producteur : Philip Boeffard
Producteur : Christophe Rossignon
Producteur : Nord-Ouest Films
Producteur : France 2 Cinéma
Producteur : Canéo Films
Directeur de la photo : Eric Dumont
Montage : Luc Golfin
Son : Philippe Vandendriessche
Musique originale : Thomas Dappelo
Décors : Pascal Le Guellec
Costumes : Ariane Daurat
- Date de sortie en salles : 25 septembre 2019
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2019
- Pays de production : Belgique
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Critiques (2)
- Culturebox - Laurence Houot: Au nom de la terre"Au nom de la terre, en salles le 25 septembre, est le premier long-métrage d'Edouard Bergeon. Réalisateur de documentaires (Les fils de la terre, 2012), il est lui-même fils de paysan. En 1999, son père Christian s'est donné la mort. Ce film est inspiré de son histoire familiale, et lui rend hommage.
Le film s'ouvre sur la terre. Un champ et ses sillons, sombres, minutieusement tracés. Au loin, une silhouette, celle d'un homme qui plonge avec rage ses pieds dans le sol. Cet homme, c'est Pierre Jarjeau (Guillaume Canet), agriculteur.
Flashback. Pierre, 25 ans revient des Etats-Unis, où il a fait un stage dans une ferme du Wyoming. Heureux de retrouver sa fiancée, Claire (Veerle Baetens), il est bien décidé à reprendre la ferme familiale. Mais il faudra l'acheter. Un rendez-vous formel avec le notaire, on trinque autour de la table de la salle à manger familiale et l'affaire est faite, la ferme est à lui. "L'important, c'est que ça reste dans la famille", conclut le père (Rufus).
On retrouve Pierre quelques années plus tard, à la fin des années 90. Marié et père de deux enfants, il a du mal à joindre les deux bouts. Il a bien Mehdi (Samir Guesmi), son ouvrier agricole, et sa femme, Claire, qui s'occupe de la comptabilité, en plus d'un travail salarié en ville. Son fils, Thomas (Anthony Bajon), donne lui aussi un coup de main de temps en temps à son père. Mais le travail à la ferme est rude, et la rentabilité modeste.
Pierre s'est lancé dans l'élevage de biquettes, et s'est endetté. Son père, installé dans son coquet pavillon depuis qu'il a pris sa retraite, regarde d'un mauvais œil sa gestion de la ferme, et ne lève pas le petit doigt pour l'aider. La banque ne le soutient plus, mais lui propose un nouveau prêt à condition qu'il accepte d'investir dans un élevage de poulets industriels. Un grand hangar tout neuf, équipé, des poussins livrés avec leur nourriture, le tout automatisé et la vente assurée quand le poulet est à maturité. Pierre, acculé, se laisse convaincre et reprend espoir…
On suit la lente et inexorable dégringolade de Pierre, qui use sa santé physique et morale pour tenter de faire vivre son exploitation, et sa famille. Le film montre la fierté d'appartenir à une terre, la vie quotidienne, tous ces petits moments de bonheur partagés malgré la rudesse du travail à la ferme : les matchs de foot et le tour de France à la télé, les fêtes de village, les baignades improvisées dans une piscine bricolée avec de la bâche et des meules de foin, la joie des moissons. Des moments qui finissent par se noyer dans l'océan des soucis. Ce film porte aussi un regard sur la transmission, sur les relations entre les générations, délicates dans un monde où l'on ne s'épanche pas facilement.
La réalisation est sobre, avec de très beaux plans larges et fixes, en cinémaScope façon western, de la campagne, et aussi des plans plus serrés, qui capturent les corps à l'ouvrage, la joie et la souffrance. La caméra prend son temps, le temps de la terre. On regrette un peu l'omniprésence de la musique, qui casse parfois l'émotion suscitée par la justesse des comédiens et une mise en scène sans emphase. On est pris malgré tout aux tripes par cette tragédie qui dit à travers l'histoire d'une famille, toutes celles, tues, de milliers d'agriculteurs dans la détresse. "
- avoir-alire.com - Virginie Morisson: Au nom de la terre"Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Ce constat accablant témoigne du mal-être d’une profession décriée malgré son utilité, au point que des émissions telles que L’amour est dans le pré ont vu le jour, révélant la grande solitude de ceux qui nous nourrissent. Transfiguré par de nouvelles contraintes de production, accablé par la nécessité de toujours se moderniser pour faire face aux exigences croissantes de normes européennes, parfois bien éloignées de la réalité, le noble métier de paysan est soumis à un contexte agricole de plus en plus difficile. Les exploitations, le plus souvent familiales, sont les témoins de crises générationnelles importantes, lorsqu’il apparaît évident que la vision de la profession doit changer en profondeur si un domaine veut survivre.
C’est ce mal-être paysan que dépeint le réalisateur poitevin Édouard Bergeon. Déjà, en 2012, il présentait le documentaire Les Fils de la terre, dans lequel il suivait Sébastien Itard, agriculteur, producteur de lait dans le Lot, dont la trajectoire rappelait celle de son père. Il y évoquait un monde agricole au bord de l’asphyxie, soumis à la pression des banques, à des instances économiques toujours plus exigeantes et même à un environnement familial délicat. Car, si la plupart des exploitations sont des héritages, les jeunes agriculteurs débutent avec une écrasante pression sur les épaules : ne pas couler le domaine du père.
Au nom de la terre permet au réalisateur de retracer le parcours de son défunt père, éleveur de chevreaux qui s’est épuisé au travail, avant de perdre pied. En se fondant sur sa propre histoire familiale, il témoigne d’un contexte agricole difficile, tout en montrant que les agriculteurs ne sont pas protégés face aux aléas, qu’ils soient climatiques ou économiques. Quand la récolte est soumise au climat et que les banques frappent à la porte, les coups durs provoquent une souffrance si viscérale que la famille reste le seul rempart.En agriculture, les familles sont difficilement dissociables de leur activité, notamment parce que l’exploitation est gérée par plusieurs membres. Édouard Bergeon tenait absolument à mettre en valeur le rôle des femmes, rendant ainsi hommage à sa mère ; cibles des critiques, elles sont souvent montrées du doigt quand l’exploitation est en difficulté. Pourtant, leur soutien est primordial, tout autant que celui des enfants.
Pour prendre ses traits et le représenter lorsqu’il se destinait encore à une carrière agricole, le cinéaste a choisi le jeune comédien Anthony Bajon, récompensé par l’Ours d’argent du meilleur acteur pour son rôle dans La Prière. Il livre ici une performance profonde et bouleversante, se glissant tranquillement dans la peau d’un lycéen qui travaille comme un homme. Primé par le prix d’interprétation masculine au festival d’Angoulême, il tient l’exploitation familiale (et finalement, le film) sur ses jeunes épaules. Face à lui, Guillaume Canet est tout autant habité et témoigne du soutien qu’il affiche toujours au monde agricole, en interprétant, avec sincérité, un agriculteur qui n’arrivera plus à faire face – jusqu’au geste fatal.
Film autobiographique bouleversant, qui tire le signal d’alarme en montrant à quel point perdre pied est facile, Au nom de la terre cherche à révéler les histoires familiales qui se cachent derrière des chiffres accablants mais qui, finalement, n’ont pas suffisamment d’effet sur l’opinion publique. A la tête d’exploitations essentielles, exerçant un métier physique et compliqué, les agriculteurs ont besoin d’un soutien à grande échelle. A défaut de les protéger des aléas qui peuvent ruiner des mois de travail en quelques heures, cela leur apporterait peut-être un peu de cette sérénité qui leur fait si cruellement défaut. Une cause nationale, bien loin du simple fait divers.Comme le chantait Anne Sylvestre : "Pleure ma Terre au ventre déchiré. Pleure la terre où mon sang a coulé". Pauvre terre..."
Aussi dans la sélection "Agriculture, les nouveaux défis"
Tout voirvos avis (30)
Tout voir- Anne-Laure25 février 2023
- celine12 mai 2020
- Justine02 mai 2020
- David02 mai 2020Un film de qualité, montrant les dérives du système de production alimentaire et les croyances en la croissance à tout prix. Poignant et joué de manière juste.
- thomas27 avril 2020
- Hélène25 avril 2020Très touchant. Donne une voix à ceux dont on ne relaye pas toujours la parole.
- CHARLIE20 avril 2020Regardé avec plaisir. En effet, triste réalité du monde agricole.
- EIBA20 avril 2020Triste réalité du monde agricole en France et on en parle peu malheureusement....
- Isabelle18 avril 2020Le réalisateur raconte une tranche de sa vie familiale certes mais sans pour autant émouvoir et sensibiliser le spectateur connaisseur du monde paysan actuel qu'il prétend défendre. L'histoire s'est conclue tragiquement voici 20 ans. Depuis, l'agriculture intensive s'est encore accentuée provoquant encore plus de dégâts chez les familles de fermiers tombés dans le piège des "normes" européennes et sous la coupe, pour la majorité d'entre eux, d'une fédération mafieuse prédatrice complice de sa principale banque dont tout le monde connait l'enseigne. Hors le cinéaste se contente d'une description des faits et n'a pas le recul nécessaire pour en dénoncer les causes et tenter d'apporter des solutions pour y remédier. C'est la grande faiblesse de son film (outre le grimage de Guillaume CANET très mal réalisé). Tant que le monde paysan ne se remettra pas globalement en question et ne changera pas d'orientation en cessant d'empoisonner le consommateur à coups de pesticides et d'élevages industriels, il n'aura pas le soutien des gens, seulement leur compassion. "Après tout, ils l'ont bien cherché !" comme disait l'autre quidam ! Le grand film sur le sujet reste à faire même si celui-ci a le mérite d'être une vitrine de la vie familiale des fermiers des années 80-90 qui a empiré depuis.
- Fanny15 avril 2020Un éclairage sur le monde paysan servi par de très bons acteurs, mention aux jeunes adolescents. Une histoire tragique superbement filmée.
- Valentin07 avril 2020superbement dur, implacable. Un film plein d'enseignement pour ceux qui s'intéressent à la vie et ses variations.
- Olivier05 avril 2020Du vrai cinéma, un film brillamment réalisé et interprété, on est aspiré par l'histoire même si le sujet ne nous intéresse pas. Un des meilleurs rôle de Canet. Oui c'est un témoignage et un thème d'actualité aussi, mais chacun a certainement déjà son avis là-dessus et le film n'est pas là pour créer de polémique ou débattre. C'est simplement un drame familial qui nous est conté dans le milieu agricole des années 90.
- CARINE04 avril 2020Fille d'agriculteurs, ce film reflète bien la course effrénée à l'agriculture intensive des années 1990. Produire plus, pour s'endetter, au détriment de sa vie ! Chaque acteur est crédible dans son rôle, on ressent un flot d'émotions à plusieurs endroits du film ! Malheureusement encore beaucoup d'agriculteurs ont du mal à joindre les 2 bouts et c'est un monde méconnu. Nous pouvons les aider en consommant français et en soutenant l'agriculture locale et bio !
- Philippe04 avril 2020Décevant. Je n'ai pas reconnu les agriculteurs au milieu desquels j'ai vécu quand j'étais gamin ni ceux que je connais encore. Film ou documentaire ? Histoire très personnelle transformée par la magie du cinéma en témoignage émouvant. Guillaume Canet n'est pas au rendez-vous. Il ne perce pas sa coque de néo-rural venu de la ville. Le film est un brin moralisateur. Seuls 4% des agriculteurs pratiquent l'agriculture que ce film appelle de ses voeux.
- anne30 mars 2020j'aurais bien voulu aimer ce film hommage à son père agriculteur
- Malika29 mars 2020
- Jean-Damien27 mars 2020Film poignant , emouvant c'est certain ! , mais ... il manque de dramaturgie , il est plus "romantique" qu 'accusateur .. C'est l'histoire d'une famille de paysants, ( la famille du réalisateur ) c'est plein de charme et d'amour ... alors que j'aurais aimé voir l'histoire des familles de paysants , l'histoire de cette course au productivisme , poussé par l'etat et les banques .c 'est en filigrane , un peu trop en arriere plan , et quand le drame arrive , il reste dans la sphere de l' intime , ou au plus des hommes de la famille !! Mais cela reste un beau film à voir.
- Angélique26 mars 2020
- Sabine24 mars 2020Film poignant.. Il y a une double histoire, celle du paysan mais aussi celle d'un fils et de son père.. On se demande si ce n' est pas le père le premier coupable.. Un bon film donc qui fait réfléchir. Les acteurs (-trices) sont tres bons, et je trouve le jeu de celui qui incarne le fils du personnage principal, très juste.
- Sandra24 mars 2020Poignant.